Archives, accès et handicap: révéler les traces de l'absence
Table-ronde d'ouverture du congrès de l'International Association for Media and History, qui se tient à l'UQAM du 20 au 22 juin 2023.
Avec Gracen Brilmyer (McGill), Mouloud Boukala (UQAM), Sarah Heussaff (UQAM), Mélanie Millette (UQAM) et Michael Marlatt (York University), animée par Véronique Leduc (UQAM).
Le ardi 20 juin, à 11h au SH-3420
*Activité en anglais*
Interprétation LSQ / ASL disponible
Résumé : Cette table ronde plénière se penchera sur le lien entre archives et handicap dans une triple perspective : la représentation et l’absence dans les archives, les personnes en situation de handicap, malades et sourdes travaillant dans les archives et les archives existantes portant sur le handicap.
En 1999, Simi Linton autrice américaine handicapée, cinéaste, consultante en arts et docteure en psychologie, écrivait dans l’introduction aux histoires orales de la Bancroft Library sur le mouvement de défense des droits des personnes handicapées de Berkeley : For all my early learning, and my ongoing study of disability, it is in reading these histories that I have begun to understand how profound and original the ideas are that drove the early activists. The voices that are heard here demonstrate the purposefulness of the activists and their comprehensive vision of an equitable society. [...] The Regional Oral History Office staff are to be commended for their vision. They have brought us a vital piece of history, one that would be lost and forgotten if it were not for them. They have captured in these individual histories, a history. And a legacy. (s.p, 1999)
L’autrice témoigne ici de l’importance d’archiver ces luttes handicapées pour pouvoir réclamer un héritage commun. Dans l’article Towards Sickness: Developing a Critical Disability Archival Methodology, Gracen Brilmyer (2020) fait part de deux types majeurs d’incarnations handicapées/malades au sein des fonds d’archives. L’une se manifeste par l’absence, la seconde par une partialité manifeste. Dans ces deux cas de figures, les présences handicapées et/ou malades sont déniées et leurs personnalités et agentivités omises. À ces effacements s’additionne aussi un phénomène d’éclipse d’une histoire qui prévaudrait sur une autre. C’est ce que recense notamment Sami Schalk lorsqu’elle discute de l’implication des membres du Black Panther Party dans le 504 sit-in (1977), évènement majeur du mouvement états-unien de défense pour les droits des personnes handicapées. À peine mentionnée, cette collaboration n’est reléguée qu’à une simple participation anecdotique témoignant ainsi d’une disparition ou d’une minimisation tangible de l’apport des communautés noires handicapées - ou encore d’autres minorités- dans la manière de faire l’archive des récits handicapées (2022, p. 28,).
