Résumé : L’orignal revêt une importance significative dans les cosmologies et épistémologies anishnabek et atikamekw nehirowisiw, dépassant son rôle de simple gibier. Il incarne un élément essentiel de l’apprentissage sur l’occupation du territoire par ces communautés depuis plusieurs siècles.  Cette espèce reste encore aujourd’hui un acteur important dans la transmission des connaissances, reposant sur une vision holistique des écosystèmes. Cependant, la vision du gouvernement québécois de la conservation et de la mise en valeur de la faune se concentre principalement sur la préservation de l'orignal pour assurer la pérennité des activités récréotouristiques, notamment la chasse sportive, adoptant une approche technoscientifique et bureaucratique. En nous appuyant sur nos expériences professionnelles et nos travaux de recherches respectifs auprès de la Nation Anishnabe de Lac Simon et des Atikamekw Nehirowisiwok de Manawan, nous proposons de réfléchir à la place de l’orignal dans les conflits cosmopolitiques sur le Nitakinan et le Nitaskinan et les implications épistémologiques de son rôle en tant qu’acteur de savoir.

Dans ce Midi du CIERA, nous situerons l'orignal au cœur des conflits territoriaux, et soulignerons plus largement l'importance d’intégrer les êtres non humains dans la recherche. Nous souhaitons également visibiliser les mobilisations et solutions des communautés Anishnabek et Atikamekw Nehirowisiwok mentionnées face aux industries extractives qui perturbe le mode de vie de cette espèce.

Lien Zoom : https://us06web.zoom.us/j/86856649094?pwd=Jv5dZcHTnBDYenFfbasCZ3JS9JqT1Z.1 (code secret : midi)

Biographie :

Etienne Levac est candidat au doctorat à l'Université du Québec à Montréal, sa recherche porte sur les dimensions épisté(co)miques et politiques du rire et de l’humour en contexte atikamekw nehirowisiw. Ses expériences professionnelles se concentrent sur les volets de coordination de projet communautaire en communauté autochtone, de stratégies de restitutions et de valorisation des données de recherche et d'organisation d'évènements scientifiques, culturelles et politiques. Sa recherche de maîtrise a porté sur les dimensions relationnelles des Atikamekw Nehirowisiwok de Manawan à propos de leurs lieux importants en territoire.

Rachel Pelletier a complété sa maîtrise sur mesure en Droit et gouvernance territoriale autochtones à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Sa recherche visait à la remise en question de la légitimité des structures bureaucratiques et législatives au Québec en matière de gestion faunique et de conservation occidentales, ainsi que leur influence sur les droits des Peuples autochtones et les possibilités de collaborations. Sa recherche visait également à faire la lumière sur la nécessité, en contexte de changements climatiques, d'intégrer différents systèmes de savoirs pour que les politiques environnementales répondent plus réalistement aux besoins socio-écologiques des territoires. Rachel est actuellement chercheuse pour l’équipe des négociations autochtones chez le Groupe Firelight et a précédemment travaillé comme analyste en environnement pour la Nation Anishnabe de Lac Simon.