L’attrait immodéré des Modernes pour la «croyance en la croyance»? Réflexions sur les relations entre la biomédecine et d'autres pratiques thérapeutiques
Dans son livre Sur le culte moderne des dieux faitiches et puis dans l’Enquête sur les modes d’existence, Bruno Latour diagnostique aux modernes une véritable pathologie : la croyance en la croyance (des autres). Ce diagnostic prend un sens particulier dans le domaine médical où la gestion, l’apprivoisement et l’exclusion stratégique de la croyance (et de l’imagination) joue un rôle particulièrement central pour la production des connaissances. Qui guérit pour de “bonnes“ et qui soigne pour de “mauvaises raisons“, qui est véritable médecin et qui n’est que charlatan ? Ce sont des questions qui animent de manière immodérée le champ médical, justifiant des attitudes allant du désintérêt à la disqualification institutionnalisée des pratiques qui soignent ou guérissent avec des moyens dont l’évaluation via des dispositifs expérimentaux (essaies cliniques en double aveugle, randomisé etc.) s’avère peu pertinent. Je voudrais reconstruire certains aspects généalogiques de cette situation et lancer quelques pistes qui pourraient nous permettre de commencer à y remédier.
Katrin Solhdju est professeure au département de sociologie et d'anthropologie de l'Université de Mons en Belgique. Ses approches de recherche s'inspirent des études scientifiques et technologiques, de la philosophie pragmatiste et de la pensée spéculative, tandis que ses objets de recherche relèvent plutôt du domaine des sciences humaines médicales.

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Conférence hybride