À propos du webinaire :

La publication dans des revues scientifiques est au fondement de la validation et de la diffusion des résultats de la recherche, et la circulation des articles est fondamentale pour son avancement. De plus, la publication est aussi un pilier de la carrière des chercheurs, puisqu'elle détermine en partie leur recrutement, leur avancement et le financement de leurs travaux. Pourtant, le paysage actuel de l'édition scientifique et son fonctionnement ne sont pas sans susciter inquiétudes et critiques.

En effet, le monde de l'édition scientifique est dominé par un très petit nombre d'entreprises possédant des milliers de revues, dont certaines des plus citées, et qui monnayent des articles produits et évalués gratuitement par les chercheurs. En position d'oligopole, ces éditeurs dictent leur prix aux universités du monde entier, captant des fonds bien souvent publics qui pourraient être destinés à l'avancement de la recherche, et restreignant l'accès aux résultats tant à une partie de l'académie qu'au reste de la société.

Par ailleurs, la publication académique soulève d'autres enjeux. Ainsi la pression subie par les chercheurs pour publier entraîne une explosion du nombre de publications, dont bon nombre ne seront jamais lues et avec des effets néfastes sur leur qualité. Surproduction et diminution de la fiabilité menacent d'autant plus avec le développement et la diffusion rapide de l'apprentissage automatique (machine learning).

Les deux précédents points posent également la question de la suprématie de l'anglais et de la place et la valorisation des autres langues, comme le français, aux yeux des pairs, des employeurs ou des organismes subventionnaires.

Face à ces enjeux, dont nous n'avons donné qu'un bref aperçu, des alternatives se dessinent, telles que les approches en science ouverte privilégiant l'accès libre et gratuit aux revues.

Avec un regard particulier sur les enjeux québécois et du monde francophone, ce sont tous ces thèmes qui seront mis au centre de ce séminaire organisé par VertigO, la revue scientifique la plus lue de la francophonie, en collaboration avec l’Institut des sciences de l’environnement.

À propos de Louise Vandelac :

Professeure titulaire au Département de Sociologie et à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM, Louise Vandelac, directrice et co-rédactrice en chef de VertigO, a aussi co-fondé le Regroupement des revues scientifiques de l’UQAM. Fondatrice et directrice du CREPPA (FQRSC) réunissant une quarantaine de chercheur.es sur les pesticides, les politiques et les alternatives et responsable trois projets de recherche, elle est chercheure dans quatre regroupements stratégiques (RQRAD ; CentrEau ; CIRODD ; RRSPQ) ainsi qu’au RISUQ, au CIAPE et au Cerrev (UniCaen).